I. Le hiatus
Succession dans le vers de deux voyelles, jugé comme laid dès la renaissance et donc majoritairement banni de l’usage quand il s’agit d’un hiatus interne. Même traitement pour une occurrence d’un mot à l’autre, au début jugé négativement mais autorisé malgré tout pour finalement être interdit sous le classicisme.
- Exception
- Dans le cas d’un « e » muet
Brebis perdue reviens et retourne au troupeau,
- Dans le cas d’une consonne muette
Comment puis-je oublier ? Ce héros inconnu
II. Diérèse et synérèse
Représente une double possibilité d’énonciation, cependant le poète classique n’a pas le choix concernant l’utilisation de l’un ou de l’autre, il doit se baser sur son étymon latin, si ce dernier à deux syllabes le mot sera prononcé avec une diérèse et inversement si le mot n’a qu’une syllabe. Par conséquent, il ne faut pas considérer cela comme un accent volontaire du poète.
- Exception
- Dieu
- Diable
- Oui
- Fuir
D’après leurs étymons latins ils devraient être lu en prononçant la diérèse mais ils sont malgré tout prononcés en synérèse en raison de l’usage courant.
- Subjonctif et terminaisons en « ions / iez »
- Imparfait et terminons en « ions / iez »
Devrait normalement se prononcer en diérèse le classicisme les a imposés en synérèse.
- Terminaisons « ier »
Flottement avant le classicisme, ce qui permettait aux poètes de choisir entre les deux possibilités, mais par la suite la prononciation en diérèse est devenu obligatoire.
III. Le « e » féminin
- Prononciation ou élision
- Devant consonne après consonne – toujours prononcé
Maudit soit l’Eternel qui m’ordonne ce rôle
- Fin de vers – jamais prononcé (apocope)
De ne jamais agir, pour ou contre les hommes
- Devant voyelle – jamais prononcé (élision)
D’après toi je me trompe alors revois ton choix
- Devant consonne après voyelle – jamais prononcé
Et si cela échoue alors je reviendrai
- Imparfait à la P6 – jamais prononcé
- Conditionnel à la P6 – jamais prononcé
- Subjonctif pour les verbes être et avoir à la P6 – jamais prononcé
- Exception à la tradition (poésie moderne)
- Fin de vers
Rare qu’il soit prononcé mais possible malgré tout.
- Devant consonne après consonne
Syncope si le « e » est élidé dans le mot.
- Devant consonne après voyelle
Apocope s’il est prononcé.
IV. La rime
- Les différentes rimes possibles
- Pauvre (un phonème)
J’aurais voulu rester mais j’étais trop honteux
D’avoir tué cet homme et quittais donc ce lieu.
- Suffisante (deux phonèmes)
Je viens te réclamer une quête importante,
Regarde autour de toi ces âmes innocentes.
- Riche (trois phonème)
Alors cher Aaron te voila revenu,
Moise n’est pas la, serait-il retenu ?
- Dérivative (Association de deux mots à l’aide d’un suffixe ou d’un préfixe)
J’aurais donc échoué à vous faire comprendre,
Mais restez attentif au risque de méprendre
- Inclusive (L’un des deux mots est inclus dans sa rime d’appel ou d’écho)
Nous pensions que Séthi était le plus infâme,
Mais nous souffrons bien plus face au tyran sans âme.
- Similaire
Reprise du même mot pour la rime, interdit à partir du classicisme.
- Léonine (quatre phonèmes)
Alors que je voulais aller vers la concorde,
Lui visait simplement d’amener la discorde.
- 3 grands modèles de rimes dans la poésie français
- Plate (AABB)
- Croisée (ABAB)
- Embrasée (ABBA)
- Les principes d’opposition
- Grammaticale (association de deux catégories grammaticales différentes)
Depuis quatre-cent-ans les Hébreux sont présents,
Prisonniers de ce lieu, vivant dans le tourment.
- Lexicale (association de deux mots n’appartenant pas à la même famille morphologique)
Ne vous inquiétez pas Moise nous défend,
Je peux en témoigner, comptez moi dans ses rangs.
- Volumétrique (association de deux mots n’ayant pas le même nombre de syllabe)
En arrivant au Nil tu mettras ton bâton
Au fond de la rivière et se transformeront
- Sémantique (association de deux mots n’ayant pas de proximité sémantique)
Ce lieu qu’ils ont maudit par leur simple présence,
Offrant à mon pays nombreuses médisances.
- Exception (poésie du Moyen-Âge)
- Annexée
Syllabe finale d’un vers est celle initiale du suivant.
- Fratrisée
Dernier mot du vers d’appel est celui initial du vers d’écho.
- Enchainée
Le radical du dernier mot du vers d’appel est celui initial du vers d’écho.
- Batelée
Le vers d’appel rime avec l’hémistiche du vers d’écho.
- Brisée
Les deux vers riment à la césure.
- Vers léonin
Les deux hémistiches d’un vers riment ensemble.
- Autres alternatives (poésie moderne)
- Assonance
Homophonie de la dernière voyelle accentuée mais hétérophonie des phonèmes suivants.
2. Contre-assonance
Hétérophonie de la dernière voyelle accentuée mais homophonie des phonèmes suivants.
3. Assonance enrichie
Proximité de prononciation à travers les couples de consonnes sourdes et sonores.
4. Contre-assonance enrichie
Proximité de prononciation des voyelles, quasi-similitude avec la paronomase.
V. Le genre métrique
L’alternance entre les rimes féminines, « e / es / ent », et masculines, tous les autres cas, représente simplement une contrainte esthétique qui se rattache à la langue, encore à la renaissance le « e » final était prononcé ce qui faisait entendre la différence entre les rimes. De plus, seul compte le son de la rime et non l’orthographe, du fait que les écrits étaient prononcés plutôt que lu, donc les rimes d’appel et d’écho peuvent t’être écrites différemment tant que la sonorité est la même.
- Exception
- Conditionnel « aient »
- Imparfait « aient »
- Subjonctif du verbe avoir en P6
- Subjonctif du verbe être en P6
Devraient être naturellement considérées comme rimes féminines mais sont en réalité masculines.
VI. Le rythme
- Les coupes et césures
Les coupes représentent les fins de mesures rythmiques, un vers en compte donc plusieurs, alors que la césure marque la séparation entre les deux segments du vers, donc une seule occurence si le vers dépasse les huit syllabes.
Demain / ils comprendront // que leur Dieu / est un Roi.
- Moyen-Âge, octosyllabe, bloc entier donc pas de césure
- Renaissance, décasyllabe, donc soit 6//4, soit 4//6
- Classicisme jusqu’au dix-neuvième, alexandrin, donc toujours 6//6
- Traitement traditionnel
- Elision du « e » à la césure
Je suis bien malheureuse // et surtout consternée,
- Ecart envers la tradition (poésie du Moyen-Âge ou moderne)
- Césure enjambante
Le vers respect le compte de syllabe mais la césure tombe au milieu d’un mot.
- Apocope devant consonne
Le vers dépasse le compte de syllabe et oblige la non-prononciation d’un « e » normalement prononcé.
VII. La syntaxe
- Concordances
- Stricte (vers indépendant)
Si tu crois m’apeurer cela est un échec.
- Différée (enjambement)
Il faut y remédier avant qu’il se décide
De commettre une action impure et régicide.
- Métaposition (inversion)
Aurais-je donc eu tort au cours de ces années ?
- Discordance
- Rejet externe
La syntaxe est en retard sur la métrie.
- Rejet interne
Nous attendons…
Suis-je // le gardien de mon frère ?
- Contre-rejet externe
Crois-tu en tes propos ? // Cela serait bien fou
De pensez que Ramsès vous renverra chez vous.
- Contre-rejet interne
La syntaxe est en avance sur la métrie.
- Enjambement externe
Mon nom est mot sacré et une punition
Sera faite à celui l’invoquant sans raison.
- Enjambement interne
Lui qui a mit à mort // de nombreux innocents,
C. Conception
PS : Tous les vers cités viennent de la pièce « Moise » de Liam Cohen.